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« Antonin et Louis » 15.5/20

Terrasses du Larzac : une dégustation pour voir LE  PAR LES 5 DU VIN

Cet article constitue la suite de celui du 10 août (lundi dernier). Pour la partie introduction, je vous renvoie à l’article en question. Je vais poursuivre aujourd’hui avec mes commentaires sur l’autre moitié des 24 échantillons de l’appellation Terrasses du Larzac que nous avons dégustés à l’aveugle le 1er août.

Sur l’ensemble des 24 vins, nous étions d’accord, avec mon collègue Florent Leclercq et après avoir re-dégusté certaines bouteilles, sur une sélection d’une dizaine de vins que nous avons estimés très recommendables. Je rappelle que la sélection qui a déterminé les 24 vins reçus était le fait des vignerons de l’appellation. Des vedettes de l’appellation comme Mas Julien ou Cal del Moura ne faisaient pas partie des vins reçus : j’imagine dans le but d’encourager l’ensemble des producteurs. Voyons cela dans le détail avant d’essayer d’en tirer quelques conclusions. Pour satisfaire nos lecteurs exigeants, cette fois-ci je vais tenter d’inclure quelques informations techniques sur chaque vin, et pas uniquement de décrire mes impressions de dégustation.

Mas de la Serane, Antonin et Louis 2017 (23 euros) Moitié syrah et l’autre moitiés composé de carignan, de mourvèdre et de 10% d’un cépage bien plus rare en France, le morastel, qui n’est autre que le graciano, bien connu en Rioja. J’ignorais qu’il faisait partie des cépages de cette appellation française, mais tant mieux pour la diversité. Le nez est complexe et suave avec ses notes de vanille et d’épices qui planent sur un fond bien fruité. L’élevage a été bien dosé et ce vin fait preuve de finesse dans un style élancé. (15,5/20). Bio

Quelques remarques en conclusion

Ma première remarque concerne les prix qui font le grand écart entre 12 et 64 euros parmi les meilleurs vins (voir la liste ci-dessus). Et celui qui a la meilleure note de tous est aussi le moins cher ! Autrement dit, au risque d’enfoncer une porte ouverte, le prix d’un vin n’est absolumment pas une indication fiable quant à sa qualité. Le prix peut refléter, en partie ou en totalité, le coût de production d’un vin mais il est aussi le résultat de l’équilibre variable entre l’offre et la demande, dans lequel intervient également la renommée du producteur, la mode et les marchés, comme les prétentions du producteur en question.

Ceux qui ont également lu le premier de cette série de deux articles constateront que j’ai abandonné ma tentative de segmenter les vins selon leurs styles. En effet, j’ai trouvé que cela était un peu « capillo-tracté », tant les lignes de démarcation sont discutables. Mais il est indiscutable que les styles ne sont pas homogènes, et c’est tant mieux : il faut des vins pour différents goûts et pour des occasions ou accords divers. Dans l’ensemble, j’ai préféré les vins qui m’ont semblé les plus complets et complexes, avec un bon équilibre entre matière fruitée et structure. Les styles des vins est forcéments sudiste, avec de la chaleur et un fruité assez intense pour les meilleurs, mais je n’ai pas trouvé des vins déséquilibrés par l’alcool. Il s’agit de vins de caractère mais qui ne vous écrasent pas sous leurs semelles de plomb.

Comme il est dit dans le dossier de presse, la grande majorité des domaines de cette appellation Terrasses du Larzac sont certifiés bio, sous une forme ou une autre, et/ou HVE3. Ce n’est donc pas surprenant de trouver beaucoup de vins biologiques parmi les meilleurs. Mais une lecture attentive de mes commentaires démontrera aussi que beaucoup de vins que je n’ai pas apprécié sont aussi des biologiques. Il n’y a donc aucune connection directe entre « bio » et « bon ».

Une belle appellation en somme, avec des vins ayant en génral des fortes personnalités, mais, comme toujours, il faut bien choisir pour avoir les bons !

David Cobbold